Nouveau COP 2023-2025 : une boussole stratégique
Chiffres clés 2023 une mobilité sur fond de crises
Publication annuelle emblématique de Campus France, les Chiffres clés présentent les principales tendances de la mobilité étudiante en France et dans le monde. Elle fournit des éclairages sur les transformations de cette mobilité dans un paysage marqué par des crises diverses et nombreuses, telles que la pandémie de Covid-19 et ses conséquences, la guerre en Ukraine, les crises en Afghanistan, en Syrie, au Liban ou encore en Iran.
Dans le monde, une mobilité croissante
Les données de la collecte mondiale réalisée conjointement par l’Unesco, l’OCDE et Eurostat (UOE) présentent une mobilité étudiante mondiale encore en croissance en 2020 : +4 % sur un an et +32 % sur cinq ans. L’effet de ralentissement dû à la pandémie de Covid‑19 apparaît pour certains pays (Australie, États-Unis) mais pas pour tous. L’Australie glisse ainsi de la 2e à la 3e place des pays d’accueil, devancée par le Royaume-Uni, lui-même derrière les États-Unis.
La croissance de la mobilité vers la France est inférieure à la croissance mondiale : +21 % sur cinq ans, contre +32 % en moyenne mondiale. Le pays se situe toutefois à la 6e place mondiale pour l’accueil des étudiants internationaux, derrière l’Allemagne (4e) et le Canada (5e). D’autres pays progressent fortement dans ce classement : la Chine (7e, +89 % sur cinq ans) –à la veille de la fermeture du pays–, les Émirats arabes unis (9e, +194 %), la Turquie (10e, +156 %), la Corée du Sud (13e, +105 %).
L’origine de la mobilité sortante est majoritairement asiatique. La Chine, dépassait en 2020, le million d’étudiants inscrits dans des formations diplômantes à travers le monde, le double du second pays d’origine, l’Inde. Le Vietnam, seulement 11e pays d’origine il y a cinq ans, était en 2020 à la 3e place, suivi par l’Allemagne et les États-Unis. La mobilité étudiante asiatique s’oriente d’abord vers le continent américain (37 %), l’Asie-Océanie (33 %), puis l’Europe (28 %).
La France occupe la 6e position des pays d’envoi avec 109 000 étudiants mobiles en 2020. Elle reculait d’une place par rapport à 2019, derrière l’Allemagne, 4, et les États-Unis, 5e, qui la dépassent de peu. Les principales destinations des étudiants français sont le Canada, la Belgique, le Royaume-Uni et la Suisse.
L’obstacle des crises
La mobilité étudiante est impactée bien évidemment par les situations de crises, de conflits ou de guerres. Entre 2015 et 2020, par exemple, le nombre d’étudiants syriens en mobilité a plus que doublé (+126 %). En 2020, la Syrie est le 11e pays d’origine de la mobilité mondiale. La France est le 5e pays d’accueil des étudiants syriens, derrière la Turquie, l’Allemagne, l’Arabie saoudite et la Jordanie.
En 2022, la France a mis en place un plan d’urgence qui s’est poursuivi en 2023 et a permis à 3 351 étudiants ukrainiens de s’inscrire dans l’enseignement supérieur français depuis le début du conflit (voir le rétrospective 2023 ). C’est dans ce contexte que le MEAE a financé et confié à Campus France la mise en place d’un programme de soutien à l’apprentissage du français au profit des étudiants ukrainiens, de début janvier à fin août 2023. 347 étudiants ont bénéficié d’une formation intensive de 8 mois en FLE entre janvier et août 2023 (voir le rétrospective 2023).
En Europe, le Brexit puis la pandémie de Covid‑19 ont nettement affecté la participation au programme Erasmus+ : en 2021, les mobilités étudiantes du programme sont en baisse de 20 % par rapport à 2019-2020. L’Espagne reste le 1er pays d’accueil, devant l’Allemagne et la France, deux pays en ordre inverse par rapport à 2019-2020. La France redevient le 1er pays d’origine des étudiants et personnels d’établissements d’enseignement supérieur bénéficiaires du programme, devant l’Espagne et l’Allemagne.
L’édition 2023 des Chiffres Clés
a été conçue, pour la première fois,
en double format imprimé et digital,
permettant un accès plus large
et des utilisations diverses.
En France, une nette reprise des mobilités
En France, le seuil des 400 000 étudiants étrangers a été franchi pour la première fois en 2022-2023, rapprochant le pays de sa cible des 500 000 étudiants étrangers en 2027. La croissance annuelle du nombre d’étudiants accueillis a été la plus forte depuis 15 ans : + 8 %. C’est la mobilité d’échange, soit près de 7 % du total des étudiants étrangers, qui a progressé le plus rapidement (+46 %), une tendance qui s’explique par le report des mobilités ajournées pendant la COVID. Parallèlement, la mobilité diplômante progresse de 6 % sur la même année.
Le nombre d’étudiants en mobilité vers la France croît depuis l’ensemble des régions d’origine sur un an : de +2 % depuis l’Asie et l’Océanie à +51 % depuis l’Amérique du Nord, avec +15 % depuis l’Union européenne. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient représentent la première zone d’origine des étudiants étrangers inscrits en France (29 %), devant l’Europe (25 %), l’Afrique subsaharienne (23 %), l’Asie-Océanie (13 %) et les Amériques (8 %). Le top 5 des pays d’origine en 2022-2023 reste identique à l’année précédente : Maroc, Algérie, Chine, Italie, Sénégal.
Devancée en 2022-2023 par l’Allemagne, la France est la 4e destination mondiale d’accueil des doctorants internationaux. Ce niveau d’études est particulièrement international dans les écoles doctorales de France, avec 38 % de doctorants étrangers, contre 13 % tous niveaux confondus. Cependant, le niveau doctoral est le seul à connaître une baisse significative : -15 % sur cinq ans.
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