Espaces Campus France un réseau mondial au service de la diplomatie d’influence

Plus de 400 agents animent actuellement un vaste réseau de 275 espaces et antennes Campus France. Présents dans 134 pays et intégrés aux services de coopération et d’action culturelle des ambassades, ils assurent au quotidien la promotion des études en France, l’orientation et l’accompagnement des étudiants internationaux dans leur projet et animent la communauté des alumni.

Formation 2023 des nouveaux responsables d’espace Campus France

Accueillant le public, les espaces et antennes Campus France sont la première porte d’entrée vers la France et la vitrine de son excellence académique. En 2023, ce réseau s’est agrandi avec la labellisation de deux nouveaux espaces et d’une antenne. La République centrafricaine compte désormais un Espace à Bangui, un nouvel espace a été créé au Pakistan, à Lahore, et une nouvelle antenne s’est installée au sein de l’Alliance française à Bangkok (Thaïlande).

Adapter les formations

Partout dans le monde, Campus France accompagne ces équipes et assure la formation initiale et continue de ce vivier d’agents du MEAE, à la demande de ce dernier.

Le renouvellement d’une partie des personnels, tout au long de l’année, a motivé le développement d’une offre de formation à distance, comportant désormais plus de 20 modules de formation thématiques (promotion, communication, orientation, présentation des outils de suivi).

En 2023, le service appui aux espaces a également animé des formations de préparation au départ en ligne à destination de 91 nouveaux agents. Parallèlement, plus de 200 agents ont suivi les webinaires thématiques organisés en collaboration avec France Éducation International et le MEAE et proposés en français et en anglais.

En complément de cette offre en ligne, 49 nouveaux responsables d’espaces Campus France, en poste depuis moins d’un an dans 44 pays, sont venus se former à Paris en mars 2023. Les ministères de tutelle, les conférences d’établissements, les partenaires de Campus France et des experts invités ont été associés à la conception et à l’animation de cette formation. Cette année a été marquée par des thématiques spécifiques, telles qu’une journée consacrée à la communication digitale et l’importance d’une présence sur les réseaux sociaux, l’animation du réseau France Alumni, l’aide à l’orientation des étudiants internationaux.

Faciliter la production de vidéos

En 2023, après une session de test réussie auprès de sept espaces l’année précédente, Campus France a mis à disposition des agents du réseau culturel français, la plateforme de création vidéo EasyMovie.

Ainsi, à travers deux appels à projets auxquels 24 Espaces ont répondu, des vidéos ont été réalisées avec facilité, intégrant la charte graphique adaptée à chaque pays.

Ces campagnes ont été un succès, avec 88 vidéos partagées sur les réseaux sociaux des Espaces et présentant pour la plupart des profils d’étudiants ou d’alumni. Cette expérience réussie sera renouvelée et élargie en 2024.

Organiser des séminaires régionaux

Deux séminaires régionaux ont rassemblé en 2023 une trentaine de représentants du MEAE, du MESR, de Campus France et des Postes diplomatiques de la zone Amérique latine et Maghreb.

Un séminaire attractivité Amérique latine s’est tenu à Carthagène (Colombie) en juin. Les échanges ont porté sur les principaux enjeux, outils et dispositifs au service de l’attractivité de l’enseignement supérieur français. Ils ont aussi permis d’identifier des pistes de travail telles que le déploiement d’une politique de bourse pour diversifier les cofinancements, la mutualisation à l’échelle régionale de certains outils, le renforcement de la visibilité de la campagne de communication mondiale, la capitalisation de l’impact des actions menées dans le cadre de l’opération France Alumni Day et la promotion de l’offre de formation en anglais.

Un séminaire attractivité Maghreb, qui s’est déroulé en octobre dans les locaux de l’Institut Français de Tunis, a permis de réfléchir aux leviers pour renforcer l’attractivité de la France et maintenir sa position de première destination d’études auprès des étudiants originaires du Maghreb. Au cours de ce séminaire, les participants ont identifié des solutions locales pour relever les défis (mobilité doctorale, promotion de la langue française, lutte contre les fraudes documentaires) et les enjeux de la dynamisation du réseau France Alumni, notamment l’amélioration de l’insertion professionnelle et de l’employabilité des alumni du Maghreb.

Séminaire attractivité Amérique latine en juin à Carthagène (Colombie).

Parole à…

Théotime Lamoureux, chargé de la coopération universitaire et responsable de l’espace Campus France à Kigali (Rwanda)

Depuis quand la France dispose-t-elle d’un espace Campus France au Rwanda ?

T.L. — Dès 2014 il existait un bureau d’information, implanté dans l’enceinte de l’ambassade de France, mais l’espace n’a été inauguré qu’en 2022 au sein du Centre culturel francophone du Rwanda, un an environ après la visite du Président de la République française. Depuis cette création, ayant constaté un afflux de visiteurs, nous avons décidé d’augmenter les jours de permanences et les heures d’ouverture. La donne a changé : la visibilité du service augmente le désir de mobilité ! En dehors de l’accueil des candidats à des études en France, nous avons développé d’autres activités de promotion. En 2023, nous avons par exemple organisé, avec Campus France Paris, un Study tour qui a réuni 10 établissements français venus au Rwanda pour une journée de rencontres institutionnelles et un salon ayant accueilli plus de 400 étudiants. Un succès qui nous a amenés à reconduire cet événement en 2024.

Qui sont les étudiants rwandais ?

T.L. — La pyramide des âges au Rwanda montre un net rajeunissement de la population, lié à la croissance démographique maîtrisée mais soutenue (3,87 enfants par femme). Trois quarts de la population ont moins de 30 ans mais la part des jeunes dans l’enseignement supérieur reste limitée et sera amenée à croître dans les années à venir. 80 000 jeunes sont étudiants et, parmi ceux-ci, 7 % ont choisi la mobilité, plutôt vers des pays anglophones, la France n’étant que le 6^e pays d’accueil (500 rwandais inscrits en France en 2022-2023). Au niveau licence et notamment en sciences, ces étudiants en mobilité en France choisissent prioritairement les formations en université, sans doute parce que c’est plus facile au niveau des procédures.
De son côté, le gouvernement rwandais encourage la mobilité, mais à condition que les étudiants retournent au pays ! On constate d’ailleurs une vraie volonté des étudiants de rentrer chez eux pour contribuer au développement d’un pays qui s’est relevé de façon remarquable ces trente dernières années, depuis le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.