Panorama
Donatienne Hissard

Éditorial Donatienne Hissard

— Directrice générale de Campus France

Du sens à notre action

Dix-huit mois après son arrivée à la tête de l’agence, la Directrice générale Donatienne Hissard revient sur les défis et les accomplissements d’une année 2023 menée tambour battant, au rythme d’une intense actualité internationale et française.

Quels sont les faits marquants de cette année 2023, la première que vous avez passée en intégralité à la tête de l’Agence ?

Donatienne Hissard — J’ai pu mesurer à quel point il n’y a aucune saison creuse dans l’année à Campus France ! Je vois trois mouvements différents en 2023. D’abord une activité de promotion record, au-delà de 2019 mais aussi du pic de 2017. Ensuite, la mise en route de plusieurs grands chantiers lancés en 2022, et notamment celui du développement durable qui nous a permis de démarrer le bilan carbone de l’Agence. Enfin, une actualité agitée, avec d’un côté le maintien d’un contexte géopolitique très tendu, et de l’autre, en France, des débats autour de la loi immigration qui ont mis la mobilité étudiante sous les projecteurs. Nous avons été sur tous les fronts !

Si je dois citer un accomplissement qui est aussi une innovation, j’évoquerais la 1re Journée mondiale des alumni, organisée en un temps record et avec un impact tout aussi remarquable. Nous avons vécu une double surprise : l’engouement des postes qui ont proposé 220 événements, et l’effet bienfaisant des paroles d’alumni lors de la soirée au Quai d’Orsay, qui ont remobilisé tous les acteurs présents en donnant un sens à notre action.

Dans le domaine de l’accueil, action qui demeure cruciale, l’Agence a innové avec des activités destinées aux boursiers sur la thématique du bien-être et de la solidarité. C’est un signal important face à la montée en puissance des questions de santé mentale et de précarité. Le travail de labellisation qualité s’est aussi poursuivi avec des indicateurs enrichis des champs du développement durable et de l’inclusion. Je mentionnerais aussi la staff week à Istanbul, opération très intéressante qui a permis d’explorer, aux côtés des établissements, les défis concrets du parcours étudiant.

Les grands événements de l’Agence étaient aussi de retour, avec une attention particulière sur la recherche cette année ?

D. H. — Nous avons organisé un Séminaire des écoles doctorales en septembre, et les Rencontres de novembre étaient dédiées à la Recherche et à l’innovation. En la matière, la France ne doit pas se reposer sur ses lauriers : si le niveau doctoral demeure très internationalisé, il accuse également une diminution des effectifs internationaux qui doit nous alerter. Les deux événements ont permis d’éclairer les facteurs-clé sur lesquels nous devons davantage communiquer : l’attractivité des carrières de jeunes chercheurs et la reconnaissance du doctorat. Nous avons programmé pour 2024 un plan d’action et des tournées dédiées à ce volet, notamment dans les pays du Maghreb.

2023 est une nouvelle année de crises. Comment ont-elles impacté l’activité de Campus France ?

D. H. — Le monde est désormais en « permacrise », notre activité doit en tenir compte. La guerre en Ukraine qui s’est hélas prolongée nous a conduit à maintenir nos actions d’accueil, notamment en développant les projets d’accès aux formations de FLE pour les étudiants ukrainiens. Les changements de régime au Sahel ont eu aussi un impact direct sur notre activité : quand les services de l’ambassade sont contraints de fermer, c’est un processus de candidature perturbé, des parcours de boursiers à accompagner, et une image dégradée pour la France. De manière générale, les atteintes à la réputation que subit la France dans certains contextes tendus pèsent aussi sur notre attractivité académique et exigent de continuer sans cesse à rassurer, démentir ce qui doit l’être, mais aussi déployer une communication positive. Je termine avec la crise qui a marqué la fin de l’année autour des débats sur l’immigration. La séquence est derrière nous, mais il faut en tirer au moins deux enseignements.

Lesquels ? En quoi peuvent-ils orienter l’année 2024 ?

D. H. — Le premier est positif : l’enseignement supérieur a parlé d’une seule voix pour défendre l’internationalisation. C’est le signe du travail accompli, en partie par Campus France, pour que l’ouverture devienne consubstantielle à la stratégie des établissements. Nous continuerons à accompagner l’énergie des universités et des écoles tout au long de 2024 dans les salons et autres grands événements. C’est un formidable acquis. L’autre enseignement est un paradoxe. La mobilité n’a jamais été aussi importante dans le monde avec 6,4 millions d’étudiants mobiles, en croissance rapide de 33 % sur 5 ans. Pourtant on assiste aussi à une tentation de repli qui ne concerne pas que la France : la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Canada viennent de mettre en place des mesures pour limiter l’afflux d’étudiants.

Je place les débats qui ont entouré la loi immigration dans ce cadre plus large : il va nous falloir redoubler d’efforts pour convaincre l’opinion de l’apport de court et long terme que représente l’ouverture internationale. Pour cela, l’année 2024 nous offre une série d’opportunités formidables, avec les Jeux olympiques et paralympiques, le Sommet de la Francophonie, et le salon EAIE à Toulouse qui vont faire rayonner le pays. Nous allons lancer saisir ce moment pour lancer notre nouvelle campagne de communication. Nous abordons les défis de 2024 avec une énergie décuplée !


3 bonnes raisons de venir étudier en France

Campus France — Rapport digital 2023

Incididunt quis officia dolore et pariatur sint ea veniam officia. In eu mollit sunt consectetur labore deserunt velit sunt qui exercitation fugiat laborum fugiat. Ipsum aliqua minim duis est enim ipsum ad labore cillum.